Janvier 2018, je me rends à La Havane pour une semaine de photographie. Je n’arrive pas les mains vides: mon bagage est à moitié composé de pièces de skateboards que j’apporte à la communauté de sk8 locale, en échange de quelques heures de photos.
Je voulais des portraits, pas juste des « tricks ».
Ça a commencé cet été quand j’ai vu une vidéo expliquant les difficultés qu’ont les jeunes de La Havane à se procurer des pièces de skateboards. Voyez-vous, on ne peut pas acheter de skate à Cuba…
Je me cherchais quelque chose à photographier lors de ce voyage, dans ce pays que je ne connaissais pas. Quelque chose qui me sortirait de ma zone de confort …et des sentiers touristiques… Ben j’ai été servi!
Après quelques mois de recherches pour me trouver un filon, je me rends compte que le groupe de la vidéo est parrainé par un organisme de Montréal, « Skateboards for Hope ». SFH (en plus court), est en fait mené par une seule personne: Betty Esperanza. Elle-même avide de skate, elle recueille des pièces et planches usagées, les remet en état et les distribue à des jeunes de façon à leur permettre de développer un sens de la communauté, un sentiment d’appartenance positif, de bouger. Sa page Facebook est ici.
Un de ces groupes (son premier, il y a plus de dix ans) est l’équipe 23yG, du nom de l’intersection des deux rues où ils ont commencés, à La Havane. C’est le groupe que l’on voit dans la vidéo.
Je me suis mis en contact avec Betty (merci à Blacksmithpat, un photographe de Sherbrooke, sur Instagram ici) et lui ai offert d’apporter des pièces avec moi en échange de photos. On s’est vu durant les vacances des fêtes, on a pris un (long) café. Ça a cliqué, je suis retourné chez moi avec 10 lbs de pièces…
J’ai rencontré leur groupe, leur leader et ambassadeur de SFH Yojani Pérez (dont Betty est la marraine spirituelle), leur ai remis les pièces et on a fait des photos.
J’ai travaillé fort pour tout ça, mais j’ai eu mes portraits, et j’en suis très fier.
Je vous présente Betty, lors d’un de ses séjours à La Havane.
Une fois mes pièces remises à Yojani, il s’est empressé de les distribuer tout de suite à ceux qui en avait le plus besoin.
Distribution de roulements à billes.
On installe les trois « grip tape » que j’ai apporté. Betty avait fait peindre des trucs dessus.
Ah oui… j’avais aussi des t-shirts que les gars ont mis pour les photos…
J’avais aussi apporté quelques marqueurs indélébiles. Ils sont vite passés entre les bonnes mains.
Comme leader, Yojani vérifie qui a le plus besoin des pièces. Le garçon en gris à droite est le grand frère du t-shirt bleu. C’est à lui que Yojani remettra les « trucks ».
Une bon trois heures à installer des morceaux, à prendre des photos de leurs acrobaties et essais.
Jorge teste son nouveau « grip tape ».
Yojani à l’oeuvre.
On prépare la relève!
Yojani inspecte le trou de drainage… Quand les vagues frappent le muret en arrière plan, l’eau remonte par là, comme un geiser! Le gars à gauche attend les « splashs » pour se cacher derrière son parapluie…
Ils étaient prêts à se faire arroser pour ma photo! Mais ils l’ont échappé belle.
Finalement, les gars m’amènent dans un parc à quelques coins de rue, le soleil commence à descendre, l’énergie baisse. Je trouve ma lumière, mon « spot », et je fais mes ajustements.
Et je fais mes portraits.
COLLECTIF135 
Bravo pour ton projet et tes photos Pierre. Bel échange que tu as fais là.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ce documentaire, une empreinte sensible. J’y reconnais l’artiste photographe humaniste.
ce
J’aimeAimé par 1 personne
Bravo Pierre,
Très beau reportage photo. Et tes portraits sont magnifiques !
J’aimeJ’aime